Impro à gueule d’atmosphère

Selon Michael Chekhov, chaque scène doit baigner dans une atmosphère.

Sans elle, la scène se réduit à un espace psychologiquement vide. Le spectateur n’en aura qu’une compréhension intellectuelle. La scène ne stimulera pas ses sentiments.

Sous son influence, l’acteur se surprendra à voir son personnage inventer spontanément de nouveaux détails. L’atmosphère inspire l’acteur, du moment où il se laisse prendre à son influence.

La réussite d’une scène improvisée ne tient donc pas au « contenu » de ce que nous disons. Pas la peine de courir après « le truc intéressant qui va venir! », au mieux vous n’en sortirez qu’une bonne blague!

Une belle scène improvisée tient à ces petits détails qui mine de rien vont créer cette atmosphère. L’environnement physique, la relation entre les personnages, leurs statuts, leur psychologie. D’où l’importance de prendre son temps pour mettre la plateforme en place, de s’amuser avec l’environnement.

Et si les acteurs sont en connexion avec leur environnement et leurs partenaires de jeu, qu’ils se laissent modifier par ce qui se passe là maintenant, qu’ils sont dans leurs sensations et non dans leur tête, que les impulsions qu’ils reçoivent sont les seules à être à l’origine de leurs actions, alors ils subiront l’influence de cette atmosphère et tout le monde sera au diapason.

Johnstone dit : « Don’t make gags in love scene! ». Pourquoi? Parce que si une atmosphère amoureuse est entrain de se tisser et que vous faites une blague, aussi bonne soit-elle, vous en détruisez l’atmosphère qui est le catalyseur de tout. A rester dans sa tête et chercher « le truc intéressant ou rigolo à dire », on risque de donner un coup de pied dans cette atmosphère et de la voir s’effondrer comme un château de carte. Et après…Tout est à recommencer.

Références:
Michael Chekhov: « Etre acteur »
Keith Johnstone: « Impro for storytellers »


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